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Page:Longin - Voyage a la Guadeloupe, 1848.djvu/222

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des jeux pour un nègre marron, et quel blanc pourrait le suivre ? On ne peut donc les prendre que par surprise, ou quand ils viennent voler, la nuit, sur les habitations ; encore est-il assez difficile de les saisir dans le dernier cas, parce qu’ordinairement ils sont nus et frottés d’huile. Au reste, ils fuient l’esclavage et ne font de mal à personne. Quand il m’est arrivé de voyager pendant la nuit, je craignais beaucoup moins la rencontre des nègres marrons que celle des soldats déserteurs.

Presque tous les nègres mangent leurs pous, et disent dans leur langage : puis pou ca modé moin, fo moin modé yo aussi.

Travaux, nourriture et châtiments des esclaves ; le soin qu’on en prend quand ils sont malades ; leur costume.

On distingue les esclaves en nègres domestiques et nègres de jardin. Ceux-là font le service de la maison, ceux-ci cultivent les campagnes qu’on appelle jardin ; le service des premiers n’a rien de bien fatigant, mais le travail des derniers m’a toujours semblé très-rude. C’est à la houe qu’ils labourent les terres, et l’on sent que, sous un climat brûlant, rien ne doit être plus pénible.