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Page:Longin - Voyage a la Guadeloupe, 1848.djvu/223

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L’homme blanc est à peine susceptible des plus légers mouvements pendant l’ardeur du jour, et si l’homme noir n’en diffère que par la teinte de l’épiderme, combien ne doivent pas peser sur lui les travaux forcés auxquels il est assujetti ? L’habitude fait, sans doute, quelque chose ; mais encore elle ne balance point l’effet de l’inclémence du ciel. Il n’en est pas de l’habitant de la zone torride comme de celui des zones glaciales ; la température favorise les efforts de celui-ci, elle énerve au contraire celui-là et semble le condamner au repos. Cependant les esclaves labourent, plantent, récoltent, fabriquent, font enfin tout ce qu’exige une culture plus pénible encore que celle de nos champs. Ce sont eux qui, le plus souvent, transportent sur leur tête le fumier dans les pièces. Les bœufs et les mulets, qu’on n’a principalement que pour se procurer des engrais et transporter les provisions et les produits des manufactures, ne servent guère que pendant la récolte.

Le plus ou moins grand nombre de nègres de jardin, sans distinction de sexe et, comme disent les créoles, mâles et femelles, forment l’atelier. Il est ordinairement divisé en deux bandes, la grande et la petite. Celle-ci comprend les enfants qui ne sont encore susceptibles que de légers tra-