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Page:Longin - Voyage a la Guadeloupe, 1848.djvu/237

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s’il ne considérait que le costume des noirs, serait tenté de se croire dans le séjour de l’extrême indigence. Une culotte de grosse toile jaune, une chemise de guingan, quelquefois un mouchoir ou un vieux chapeau sur la tête, point de bas, point de souliers, voilà l’habillement des hommes. Un jupon de guingan, une chemise qui leur laisse souvent le sein à découvert, un mouchoir sur la tête, voilà celui des femmes. Comme on n’a point l’habitude de rapiécer ses hardes, dans les colonies, ils ne traînent le plus souvent que des haillons. Les enfants des deux sexes vont ordinairement tout nus jusqu’à l’âge de huit ou dix ans. Les esclaves domestiques sont toujours mieux vêtus ; il y a même des femmes qui n’ont rien que de beau, de riche et d’élégant, mais elles sont entretenues par des blancs, et doivent faire exception.

Des gens de couleur libres.

Sous le régime colonial, il est permis à un esclave de racheter sa liberté. Cette apparence de bonté et de justice n’est-elle pas une insulte cruelle à sa déplorable condition, puisqu’on lui refuse les moyens d’acquérir la somme nécessaire ? Comment un esclave pourrait-il nourrir l’espoir consolant de tirer de son petit jardin, outre ses nécessités