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Page:Longin - Voyage a la Guadeloupe, 1848.djvu/248

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ton, son, pour les substantifs des deux genres. Ils disent mon tête, mon table, mon case, ou tête à moin, case à moin, case à toué, case à li. Ti moune à moin, mon petit enfant. Chouval à yo, leur cheval. Après les noms communs, ils mettent le mot là, qui souvent tient lieu d’un adjectif démonstratif. Ex. Nègre-là vini, venez, nègre. Moune-là, femme-là, ça vouka potté-là ? l’homme, la femme, que portez-vous là ? Béqué-là belle, ce blanc est joli. Milette-là ka goumé épuis camarade à li, ce mulet se bat avec son camarade, Iche-là té fouté moin, cet enfant m’a battu.

Je donne ici quelques pièces écrites dans ce langage, afin qu’on puisse mieux s’en faire une idée. Je suis loin de prétendre que ce soit le patois dans sa pureté, parce que, encore un coup, je ne me suis point occupé de cette étude.

Voici donc la conversation d’un nègre de côte avec un nègre sacristain qui avait coutume de nommer les noirs et leurs enfants, et que, pour cela, ils appelaient tous papa.

Le sacristain. — Av’là toué don !… comment dipis temps to dans pays, c’est à prisent, to ka vini pour yo baptizé toué ?