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Page:Longin - Voyage a la Guadeloupe, 1848.djvu/264

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Témoins ces peuplades où le luxe des tables ne pénétra jamais, qui ne se nourrissent uniquement que pour vivre, et qui ignorent jusqu’au nom du médecin. Où l’humanité est-elle moins assiégée de maladies que dans ces contrées de l’Amérique habitées par des sauvages, que dans le nord des deux hémisphères et dans les montagnes de la Suisse ?

Si d’ailleurs l’Européen transporté dans la zone brûlante est déjà surchargé de ces molécules humorales devenues hétérogènes à la vie, avec quelle promptitude, avec quels caractères de malignité ne doivent pas se développer tous les genres de maladie sous l’influence des causes déjà signalées ? et que peuvent, contre tant de causes de désorganisation, ce quinquina trop vanté, ces sirops, ces émulsions, ces poudres, ces pilules, dont le médecin accable l’estomac fatigué ? Que demande la nature ? où tendent ses efforts ? N’est-ce pas à se débarrasser de l’ennemi qui la menace ? Les purgatifs sont donc les seuls secours qu’elle réclame. On a beau dire que l’usage des toniques relève les forces vitales ; ces forces ont un terme qu’elles ne peuvent dépasser quoi qu’on fasse. Elles ont été départies aux organes pour produire une action déterminée ; elles ne croîtront pas en pro-