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Page:Longin - Voyage a la Guadeloupe, 1848.djvu/270

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certes la mort n’en moissonnerait pas tant. Ce moyen, néanmoins, est le plus négligé dans le traitement des maladies, par la faute des médecins. Saigner, appliquer les sangsues, donner à grande dose le quinquina, faire observer une diète débilitante, ordonner des bains tièdes, voilà tout ce qu’ils savent faire. Leurs malades sont quelquefois quinze ou vingt jours sans aller à la selle, et meurent sans que le docteur leur ait seulement débarrassé les premières voies. Qu’on est à plaindre de tomber entre leurs mains ! Il est de vieux nègres, de vieilles négresses qui se mêlent d’exercer l’art de guérir ; ils emploient des simples, des laxatifs, ils font, comme ils disent, couler la bile. On n’y fait pas attention : c’est une classe d’êtres qu’on méprise trop pour cela. Il est vrai qu’ils n’ont point été nourris des leçons de la docte académie, et pourtant, ils sont plus heureux, dans les résultats, que les enfants d’Esculape. Quelques Européens qui n’ont jamais eu d’autres secours que ceux de ces bons vieux noirs, sont revenus bien portants dans leur patrie, tandis que ceux qui se livrent avec trop de confiance aux docteurs, ne les quittent ordinairement que pour descendre dans la tombe.

Je ne terminerai pas ce chapitre sans parler des