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Page:Longin - Voyage a la Guadeloupe, 1848.djvu/280

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assez près de l’horizon, une longue traînée de lumière. Cette inflammation de gaz fut accompagnée de trois fortes détonations semblables à des coups de canon, et à cette vive lumière succéda une vapeur blanche qui dura plus d’un quart d’heure.

Les orages ne font quelquefois que passer ; mais souvent aussi ils durent vingt-quatre heures, et plus, sans discontinuer. Ils ont alors quelque chose d’effrayant. Tout tremble à chaque coup de tonnerre, et les échos des montagnes, en répétant le bruit de ces terribles explosions, doublent l’effroi dont on est saisi. Quelquefois, durant ces orages, il ne tombe pas une goutte de pluie, et d’autres fois elle se précipite en torrents. La foudre tombe très-souvent dans les hauteurs, mais principalement sur le sommet de la Soufrière. On voit dans ce dernier lieu des masses énormes de lave qu’elle a fendues et laissées toutes noires.

Pendant la saison des sécheresses, les montagnes sont assez ordinairement visibles. Elles ne sont couvertes de nuages que par intervalles, et il n’est guère de jours que la Soufrière ne se laisse voir plus ou moins longtemps. Il arrive même que, pendant plusieurs jours de suite, on n’y aperçoit