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Page:Longin - Voyage a la Guadeloupe, 1848.djvu/279

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Il n’y a jamais de brouillards à la Guadeloupe, mais souvent, pendant la saison des pluies, le ciel est couvert d’une couche de nuages gris, étendus, bas, touchant à la terre, qui laissent échapper une petite pluie fine qui dure quelquefois un jour entier. On est alors dans les nuages.

Assez ordinairement, pendant l’hivernage, on voit flotter, dans le voisinage des montagnes, depuis onze heures du matin jusqu’à deux heures du soir, de gros nuages bleus, orageux. Les personnes dont le système nerveux est délicat, en sont sensiblement affectées. Elles éprouvent un malaise général ; elles sentent une grande pesanteur dans tous les membres et une sorte de douleur dans la région épigastrique.

Les météores ignés sont beaucoup plus rares qu’on n’aurait lieu de le penser, dans ces contrées où l’on voit tant de débris volcaniques, même des volcans en activité. On n’en a vu qu’un dans l’espace de six ans que j’ai demeuré à la Guadeloupe. C’était le 23 octobre 1817, à cinq heures quarante-cinq minutes du soir ; le soleil se plongeait dans l’Océan, toute la partie occidentale du ciel était semée de beaux nuages diversement colorés ; au milieu de ces nuages brillants parut tout à coup,