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Page:Longin - Voyage a la Guadeloupe, 1848.djvu/286

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sous l’effort du vent ; tout tremble, tout présente aux regards épouvantés l’image affreuse d’une mort violente et inévitable.

Deux des plus terribles secousses de tremblement de terre viennent mêler leurs ravages avec ceux du vent. De longs écroulements se font entendre. Dans le trouble de l’imagination, on croit voir l’effet d’une éruption volcanique ; on craint ou que la colonie tout entière ne s’abîme dans le sein des eaux, ou que des torrents de matières embrasées, se précipitant des montagnes, ne viennent tout à coup couvrir la ville de leurs ondes brûlantes.

Quoique le temps annonçait un ouragan, on ne pensait pas qu’il dût éclater si vite. Chacun se hâtait d’aller à ses affaires, avant que de se renfermer chez soi. Nos domestiques étaient tous sortis. J’étais seul capable, dans cette conjoncture critique, de prendre les précautions qu’exigeait la prudence ; mais je ne pouvais suffire à tout. Déjà j’étais au désespoir quand, fort heureusement, je vis passer un des esclaves d’une dame de ma connaissance, qui courait à toutes jambes pour s’aller mettre à l’abri. Je le fis entrer, il m’aida à barricader nos portes et nos fenêtres. Les verrous ne suffisant pas, nous les consolidâmes comme nous