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Page:Longin - Voyage a la Guadeloupe, 1848.djvu/287

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pûmes avec de fortes planches que nous clouâmes dessus dans divers sens. Deux fois je fus obligé de monter au grenier pour y prendre des choses qui nous étaient nécessaires, et deux fois je vis la couverture tout entière se soulever ; je frissonnais de crainte d’être écrasé sous sa masse.

Malgré le soin que nous avions pris de tripler toutes les fermetures, nous eûmes, dans le fort de la tempête, une porte toute neuve d’enfoncée, une cloison de l’intérieur de la maison renversée, presque toutes les essentes du toit emportées. Chambres, cabinets, salles, galeries, tout fut inondé. Les meubles flottaient dans les appartements du rez-de-chaussée. Pas un matelas de sec pour nous reposer la nuit prochaine, à peine même trouvâmes-nous du linge pour changer.

Il n’y avait pas une heure que l’ouragan avait commencé que, tout à coup, sa fougue se calma ; mais loin de rassurer les esprits, ce calme redoubla la frayeur dont ils étaient pénétrés. Il semblait présager une rafale plus violente encore. Cependant il se soutient, la pluie cesse. Vers deux heures de l’après-midi, je me détermine à entr’ouvrir le volet d’une petite fenêtre exposée à l’ouest : je remarque que la couche inférieure des nuages est