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Page:Longin - Voyage a la Guadeloupe, 1848.djvu/293

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» Le 21 de ce mois (septembre), à huit heures du matin, le vent, soufflant de la partie du nord, nous annonçait, non pas une tourmente, mais un coup de vent semblable à ceux que l’on avait coutume d’éprouver annuellement dans ces petites îles. Le vent augmenta considérablement depuis cette heure jusqu’à midi, se tenant toujours à la même partie, avec penchant vers l’ouest ; le baromètre marquait alors la plus affreuse tempête. Des précautions furent prises par les habitants du bourg Marigot pour assurer et barrer leurs maisons ; moi-même, après en avoir fait autant et mis ma comptabilité en sûreté, autant que possible, je me rendis chez le commandant ; il était alors une heure. Peu de temps après mon arrivée chez lui, le devant de sa maison fut enfoncé par le vent qui avait passé à l’ouest-nord-ouest, et la mer gagna impétueusement le bourg. À quatre heures, la mer avait tout à fait établi son cours avec l’étang, et quatre pieds d’eau étoient dans les rues. Plusieurs maisons avaient été déjà enlevées par ce torrent et conduites, comme par miracle, de l’autre côté de l’étang, proche des pièces de cannes. Tout annonçait enfin que la langue de sable qui nous sépare d’avec l’étang allait se rompre par le fort courant de la mer,