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l’eau à se retirer et à laisser à sec toute la superficie. »

Je respecte infiniment l’autorité du grand et illustre naturaliste, mais ici j’aurais beaucoup de peine à admettre son opinion. D’abord, on ne conçoit pas bien comment un haut fond d’une si vaste étendue aurait pu se former auprès de la Guadeloupe, ni comment, en général, ce phénomène pourrait avoir lieu dans l’archipel Américain, où l’on rencontre tant de courants opposés et où les flux et reflux de la mer sont nuls, ou du moins insensibles. Si parce que le sol de la Grande-Terre est ou semble être entièrement calcaire, malgré les produits volcaniques qu’on y trouve sur presque tous les points, on la regarde comme un haut fond exhaussé par l’accroissement des plantes à chaux, quelles raisons donnera-t-on pour ne pas ranger dans la même classe les îles de Marie-Galante, de la Désirade, la Barboude, la Radonde, Curaçao, etc., qui sont de la même nature ? La chaîne des Antilles ne sera donc formée, en grande partie, que de hauts fonds. On conçoit qu’il se forme ou qu’il puisse se former des hauts fonds dans le voisinage des grandes terres, à l’embouchure des grandes rivières, on en a mille exemples épars sur la surface du globe, mais que la Grande-Terre