Aller au contenu

Page:Longin - Voyage a la Guadeloupe, 1848.djvu/324

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
— 312 —

Ernouf, on trouva, dit-on, ce que je me garde bien de raconter comme chose incontestable, on trouvai dis-je, sur le rivage du Moule, un bloc de pierre calcaire très-dure, renfermant un squelette humain. Ce bloc fut détaché avec soin et transporté à la Basse-Terre. Humérus, côtes, colonne vertébrale, fémur, tibias, tout était assez bien conservé ; il ne lui manquait que la tête. On dit que les bons et simples créoles accouraient en foule, s’imaginant voir un homme privé seulement de la vie, et que, ne trouvant dans ce morceau précieux qu’une pierre ordinaire, ils plaisantaient aux dépens des naturalistes qui, partout, ne voient que du merveilleux. Ce bloc resta longtemps dans le parc du gouvernement. L’amiral Cochrane, à son arrivée dans la colonie, s’en empara et l’envoya à Londres ; il me semble qu’une telle pièce, qui eût été l’unique, eût fait du bruit dans le monde savant. Je pense qu’on s’est mépris.

M. de Buffon, d’après le P. Labat, a dit dans le premier volume de son Histoire naturelle, « Que la Grande-Terre ne fut, dans les siècles passés, qu’un haut fond rempli de plantes à chaux qui, ayant beaucoup crû, ont rempli les vides qui étaient entre elles, occupés par l’eau, ont enfin haussé le terrain et obligé