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Page:Longin - Voyage a la Guadeloupe, 1848.djvu/334

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heures, il s’éleva un assez gros vent d’est qui nous fit craindre que le temps ne fût moins beau le lendemain qu’il n’avait été tout le jour. Le thermomètre marquait 17°, nous nous couchâmes tous, les uns dans des hamacs suspendus au plancher, les autres sur des matelas étendus sur le sol. Cependant le vent redoubla, dura toute la nuit, et nous amena des averses presque continuellement. Le vent et la pluie nous empêchèrent donc de dormir. Nous avions parmi nous des gens d’une gaîté folle ; c’est dire que nous passâmes la nuit à causer et à rire.

Le lendemain, à six heures du matin, le ciel étant fort nuageux et la Soufrière enveloppée de gros nuages bleuâtres, nous nous disposâmes à partir. La plupart de nos compagnons, effrayés du temps que nous avions eu pendant la nuit, n’osèrent pas aller plus loin et se détermineront à attendre là ceux qui seraient assez hardis pour braver les obstacles. Je déclarai formellement que mon intention était d’aller jusqu’au bout. MM. Lafond, lieutenant de grenadiers, et de La Force, jeune créole plein de courage, se proposèrent de ne point m’abandonner, et M. Delaunay, que nous avions trouvé chez M. Orille, voulut être notre guide. Nous confiâmes quelques provisions à