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Page:Longin - Voyage a la Guadeloupe, 1848.djvu/335

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un nègre, et nous dirigeâmes nos pas vers le volcan. À peine enfoncés dans les bois, nous reçûmes une averse épouvantable qui nous pénétra jusqu’aux os. Le sentier étroit où nous marchions, et qui devait nous conduire jusqu’au pied de la Soufrière, est presque partout rapide, traversé, de distance en distance, par de gros arbres renversés, par des lianes et des racines sur lesquelles il faut marcher, et que la pluie rend toujours très-glissantes. Nous trouvâmes, vers la moitié du chemin, une petite cascade de six à sept pieds, formée par un courant d’eau tiède. Enfin, après bien des difficultés, nous sortîmes des bois et nous nous trouvâmes, à huit heures, sur les bords de la ravine, à déjeuner. L’eau qui coule dans cette ravine est la seule bonne à boire, dans ces lieux sauvages et inhabités. Là, nous déjeunâmes et reçûmes encore une forte averse, sans pouvoir nous mettre à l’abri. Le thermomètre marquait 14° ; à huit heures et demie, nous nous remîmes en chemin.

Avant d’arriver au pied de la Soufrière est un plateau qu’il faut traverser. De là nous voyions briller le soleil sur la ville et sur ses environs, tandis que nous étions enveloppés dans un nuage humide. Sur ce plateau, la végétation est déjà