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Page:Longin - Voyage a la Guadeloupe, 1848.djvu/339

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masses plus ou moine grosses de lave principale. Presque partout on y trouve de petits trous qui exhalent de la fumée. Tout y est chaud, tout y est brûlant. On ne saurait aller dans certains endroits sans danger ; c’est là surtout que la présence d’un guide est nécessaire.

Deux bouches principales, dont on aperçoit la fumée de presque tous les points de l’île, occupent à peu près le contre de ce plateau, et sont situées très-près l’une de l’autre. Nous nous en approchâmes, quoiqu’elles fumassent assez fort alors. Ces bouches ont la forme d’entonnoirs ; toutes les roches qui les revêtent sont couvertes de soufre cristallisé ; le trou d’où sort la fumée est circulaire et peut avoir quinze à dix-huit pouces de diamètre. Le vent faisant incliner la fumée vers le côté opposé à celui où nous étions, je descendis dans une de ces bouches, après avoir pris la précaution de m’attacher avec une corde dont mes compagnons de voyage tenaient l’extrémité. Je voulais détacher un beau morceau de soufre que j’avais aperçu à l’orifice du trou. Au moment où je le saisissais, le vent, changeant de direction, me rabattit la fumée sur le dos. J’en aurais été indubitablement suffoqué si, en retirant promptement la corde, mes compagnons ne m’eussent aidé à