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Page:Longin - Voyage a la Guadeloupe, 1848.djvu/346

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ravages, je me jetai dans un canot, à la grâce de Dieu, et me dirigeai, sous le vent de l’île, vers notre quartier. Le ciel protégea ma navigation, qui fut courte et heureuse, et je descendis, sain et sauf, à l’embarcadère de mon habitation. Je rendis grâce à Dieu de sa protection manifeste, et je volai dans les bras de nos parents. Mes actions de grâce devinrent bien plus vives, quand je vis avec étonnement que les ravages de l’ouragan, dans notre quartier, n’avaient été que ceux d’une forte bourrasque. Nos cannes sont entièrement couchées et en partie cassées, les vivres (manioc, bananes, etc.,) perdus, quelques cases jetées à bas. Toutes ces pertes sont grandes, sans doute, mais elles ne peuvent entrer en comparaison avec celles de nos malheureux compatriotes de la Basse-Terre et des huit quartiers voisins de cette ville.

» On lit dans une autre lettre, de la même date, que quatre bâtiments, dans le port du Moule, ont été mis à la côte. Trois bâtiments de l’État sont perdus. On n’a pu porter aucun secours aux équipages. Les Deux-Amis, de Bordeaux, capitaine Momus, armateur M. Danet, ayant deux cents barriques de sucre à bord, a péri ; heureusement l’équipage est sauvé. Plusieurs bâtiments américains, mais principalement une goélette et le navire