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Page:Longin - Voyage a la Guadeloupe, 1848.djvu/369

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Comme les enfants luttaient depuis quelques moments contre le sommeil, on les engagea à s’aller coucher. Ils trouvèrent sans doute qu’on leur donnait un sage conseil, ils me saluèrent avec une civilité peu ordinaire à leur âge, embrassèrent tendrement leur papa et leur maman, et se retirèrent précédés d’une domestique.

Nous nous trouvâmes donc seuls, le père, la mère et moi, tout étonnés d’une rencontre si imprévue. Je crus, parce qu’ils me le disaient, que ma présence leur était agréable ; et, en effet, leurs bons procédés ne pouvaient me laisser de doute à cet égard. Quant à moi, je le dis bien franchement, l’intérêt que je porte en général à cette classe malheureuse, qu’un sot orgueil met au-dessous des blancs, augmentait singulièrement le plaisir que j’éprouvais de me trouver avec eux.

D’abord, pour leur donner occasion de me faire leur biographie, je leur fis la mienne ; et, pour leur inspirer plus de confiance, j’appuyai plus particulièrement sur les malheurs qui ont traversé ma vie.

J’appris donc que le mari était fils unique d’un blanc et d’une mulâtresse qu’il avait choisie parmi