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Page:Longin - Voyage a la Guadeloupe, 1848.djvu/368

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de mes fatigues. Je n’éprouvais plus guère que la cuisson que me causaient les mille piqûres que j’avais endurées. Je me sentais quelques dispositions à faire honneur au souper qui m’était si gracieusement offert. Nous nous mîmes à table. Mes hôtes, qui avaient soupé et qui étaient près de se coucher lorsque j’arrivai, n’y purent jouer un rôle aussi actif que le mien ; cependant, avant de terminer ce repas qui fut fort joyeux, il fallut boire du Madère à la santé de l’étranger qu’un heureux hasard avait amené sous ce toit protecteur.

Cette famille intéressante était composée du père, de la mère, de trois enfants : deux jeunes garçons et une petite fille. La plus grande propreté régnait dans la maison, et tout y annonçait une certaine aisance.

J’avais trouvé dans cette famille beaucoup plus de savoir-vivre qu’on n’en rencontre ordinairement chez les gens de cette classe, et j’avais remarqué dans le père une netteté d’idées et une justesse de raisonnement qui annonçaient quelque culture. Je fus curieux de m’entretenir un peu longuement avec lui et d’amener la conversation sur des sujets un peu plus sérieux que ceux qui nous avaient occupés jusque-là.