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Page:Longin - Voyage a la Guadeloupe, 1848.djvu/83

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peut s’y ouvrir des sentiers. Ceux mêmes que les chasseurs y ont pratiqués se recouvrent et disparaissent, promptement s’ils n’ont pas soin, de temps à autre, de les rouvrir, tant la végétation y est active.

Dans les bois qui recouvrent les montagnes ou tout plan incliné, on n’aperçoit pas la terre. Les racines des plantes, qui se croisent en cent façons, y sont entièrement à découvert, effet des grandes pluies qui entraînent le terreau dans les fonds. Rien de plus difficile que de marcher sur ces racines quand elles sont mouillées ; on glisse à chaque pas ; heureux quand on peut se soutenir ! Je me rappelle, surtout, un voyage que j’y fis dans un jour pluvieux : sans être plus maladroit qu’un autre, je tombai plusieurs fois, et je revins non sans quelques contusions et le visage et les mains tout écorchés.

Des bronches énormes séparées de leur tronc, des arbres tout mutilés, ou entièrement renversés, feraient croire que, comme les nôtres, on exploite ces forêts. Ce ne sont pourtant que les effets de ces ouragans fougueux qui ne ravagent que trop souvent ces riches et belles contrées.

Ces bois n’appartiennent à personne, ou plutôt