Aller au contenu

Page:Longin - Voyage a la Guadeloupe, 1848.djvu/88

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
— 76 —

et rempli d’un beau coton soyeux, d’un gris jaunâtre, dont on fait des oreillers.

Ces bois offrent de grandes richesses aux botanistes. La classe des cryptogames y est surtout très-nombreuse. On y voit des fougères et des mousses d’une rare beauté. Presque tous les arbres portent des plantes parasites de diverses espèces. Les nègres appellent ces plantes grands mouchés (grands messieurs), parce qu’elles vivent aux dépens des autres : ils se connaissent en parasites !

On n’entend point dans ces bois, comme dans nos forêts, le concert ravissant de mille oiseaux divers qui célèbrent leurs tendres amours. Le silence de ces lieux n’est interrompu que par le cri sauvage de quelques espèces dont je parlerai plus loin. Il n’y a point d’oiseaux chanteurs dans la colonie.

Dans les bois qui se trouvent entre la Soufrière et la Grande-Citerne, que je ferai connaître ailleurs, aussi bien que dans ceux qui sont situés au nord du volcan, on voit çà et là de petites fumerolles qui exhalent une fumée assez abondante. On connaît dans toute l’étendue des bois plus de quatre-vingts sources thermales, et comme la plupart de ces sources donnent naissance à des torrents, je parlerai des principales à l’article des rivières.