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Page:Longin - Voyage a la Guadeloupe, 1848.djvu/91

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Le diablotin, espèce de pétrel, est plus gros qu’un pigeon ; son plumage est blanc sous le ventre, grisâtre partout ailleurs ; ses jambes sont courtes, ses pattes noirâtres, conformes à celles du canard ; son bec, long de deux pouces environ, est pointu à l’extrémité ; la partie supérieure, recourbée par le bout, dépasse la partie inférieure ; sa queue est courte, ses ailes très-longues ; il ne vit que de poisson ; sa chair est huileuse, coriace, mais d’un goût agréable ; les créoles l’estiment singulièrement ; il a presque le cri d’un canard sauvage.

Cet oiseau n’habite pas l’île toute l’année, et pendant le séjour qu’il y fait, il se tient dans les montagnes. À la fin du mois de septembre, il vient faire et préparer son nid ; ce travail, qui dure à peu près quinze jours, étant fini, le diablotin disparaît : on ignore où il se retire.

Ce nid ne ressemble point à celui de tout autre oiseau. C’est dans le tuf des montagnes que le diablotin le construit ; il creuse un trou, en suivant une ligne droite et horizontale, dont la profondeur varie de deux à quatre pieds ; arrivé là, il en pratique un autre qui coupe celui-ci à angle droit et auquel il donne à peu près la même longueur, et c’est au bout de cette double galerie qu’il prépare