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Page:Lope de Vega - Théâtre traduction Damas-Hinard tome 2.djvu/114

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Le Commandeur.

Florez !

Florez.

Monseigneur !

Le Commandeur.

Qu’attend-on pour exécuter mes ordres ?

Florez.

Allons, entrez.

Laurencia.

Ne nous touchez pas.

Florez.

Entrez ; ne restez pas là comme des sottes.

Pascale.

Oui da ! et une fois que nous aurions mis le pied dans la maison, la porte se refermerait sur nous.

Florez.

Entrez donc ; le commandeur vous fera voir les belles choses qu’il a rapportées de la guerre.

Le Commandeur

Une fois entrées, Ortuño, ferme bien.

Il sort.
Laurencia.

Laissez-nous passer, Florez.

Ortuño.

Est-ce que vous n’êtes pas comprises dans les cadeaux qu’on a faits au gouverneur ?

Pascale.

Ce serait assez bon, ma foi !… Laissez-nous donc.

Florez.

C’est que, en vérité, vous êtes charmantes.

Laurencia.

Votre maître n’a donc pas assez de tous les cadeaux que lui a faits la ville ?

Ortuño.

Ce qu’il désire le plus, et ce qu’il aurait préféré à tout le reste, c’est vous !

Laurencia.

Qu’il s’en passe, dût-il crever[1] !

Elles sortent.
Florez.

Nous voilà chargés d’une belle ambassade ! comme il va nous arranger en nous voyant arriver sans elles !

Ortuño.

Quand on est au service il faut en passer par là. On doit exécuter aveuglément tous les ordres, ou quitter au plus vite.

Ils sortent.
  1. Littéralement : « Votre maître n’a-t-il pas assez de toute la viande qu’on lui a présentée ? — C’est de la vôtre qu’il a envie. — Eh bien ! qu’il crève de faim. »