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Page:Lope de Vega - Théâtre traduction Damas-Hinard tome 2.djvu/189

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Ruben.

Seigneur…

Joseph.

Ne répliquez pas. La seule preuve que je puisse avoir de la vérité de vos paroles, c’est la vue de ce frère que vous dites. S’il vient, je serai convaincu ; sinon, je croirai que vous m’avez trompé. (À Putiphar.) Capitaine !

Putiphar.

Seigneur !

Joseph.

Faites renfermer ces hommes en prison.

Ruben.

C’est la punition de notre faute.

Nephtali.

En effet, le sang innocent de notre frère s’est élevé contre nous.

Ruben.

Je vous le disais bien, alors, que cette action était mauvaise.

Siméon.

Voilà pourquoi aujourd’hui nous vient ce malheur, sans que nous l’ayons mérité.

Putiphar.

Allons, marchez !

Bato.

Remarquez, je vous prie, mon capitaine, que moi je ne suis pas de ceux qui ont été condamnés par le vice-roi.

Putiphar.

Qui es-tu donc ?

Bato.

Je suis celui qui a soin des bêtes.

Putiphar.

Eh bien, tu prendras soin de toi.

Bato, à part.

Pauvre Bato ! qui aurait cru que tu venais laisser ta peau sur la terre étrangère !

On les emmène.
Joseph.

Hélas ! je ne sais quel trouble la pitié excite en moi, et je ne puis retenir mes larmes. — Laissons-les donc couler. — Malgré la faute de mes frères, et malgré ma rigueur présente, mon amitié pour eux est toujours la même dans mon cœur.


Entrent PHÉNICIE et LISENO.
Liseno.

Il faut qu’il meure, Phénicie.

Phénicie.

Par pitié, laisse-le vivre.