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Page:Lope de Vega - Théâtre traduction Damas-Hinard tome 2.djvu/190

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Joseph.

Qu’est ceci ?

Liseno.

Grand et noble seigneur, je demande justice à ta majesté.

Phénicie.

Moi, j’implore ta pitié, ô toi, notre sauveur !

Joseph, à Liseno.

Es-tu son mari ?

Liseno.

Je le suis.

Joseph.

Parle.

Liseno.

J’ai eu deux fils de Phénicie.

Phénicie.

Ces fils sont aussi les miens. (À Joseph.) Daignez m’écouter.

Joseph.

Un moment, femme. Laisse d’abord parler ton mari, bien que ton titre de mère te rende plus pressée. — Je t’entendrai ensuite.

Liseno.

L’aîné de mes deux fils a tué le second par jalousie ; il est en prison ; je demande qu’il meure, et ma femme s’y oppose.

Phénicie.

Seigneur, puisque l’un est mort, ce serait cruel de les tuer tous deux.

Joseph.

Tu dis bien. — J’ordonne qu’on le fasse à l’instant sortir de prison ; Dieu le châtiera pour le sang qu’il a versé.

Phénicie.

Vivez, vivez mille années, noble et digne sauveur de l’Égypte !

Liseno et Phénicie sortent.
Joseph.

C’est ainsi qu’ont fait les enfants de Jacob !


Entre PUTIPHAR.
Putiphar.

Voici que les Hébreux sont en prison.

Joseph.

Dans trois jours vous les rendrez à la liberté.

Putiphar.

Comment avez-vous su leurs mauvais desseins ?

Joseph.

J’en ai eu l’avis par un certain Joseph qui est né dans leur pays, et qui est maintenant en Égypte.

Putiphar.

Vous le connaissez donc ?