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Page:Lorrain, Jean - Sonyeuse, 1891.djvu/105

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LA CHAMBRE CLOSE



L’hostilité de certains logis et de certaines chambres de province, leur air mortuaire et fermé, jamais je ne l’avais si profondément ressentie que cette triste et pluvieuse matinée d’octobre quand la porte de la haute pièce, où le valet de ferme venait de déposer ma valise, presque silencieusement d’elle-même se referma.

Qu’étais-je venu faire par cet automne malade dans ce pavillon perdu dans les bois, et moi qui suis le plus piètre chasseur du monde et qui joins à une instinctive indolence une horreur presque physique des armes à feu, quelle malsaine idée m’avait pris de venir suivre ici les battues en forêt du marquis de Hauthère et de quitter Paris, le boulevard et le journal pour m’enterrer vivant dans ces mornes futaies, à la veille de Cléopâtre