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Page:Lorrain, Jean - Sonyeuse, 1891.djvu/106

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et de la grande rentrée de Réjane dans la pièce de Meilhac.

Quitte à paraître fou, ma conviction est qu’en venant m’échouer presque involontairement dans cette forêt délabrée par l’automne et si étrangement solitaire, je fus l’instrument d’une volonté inconnue, plus puissante que la mienne et que je jouais là inconsciemment un rôle dans un drame d’Au delà !

Qui pouvait avoir autrefois habité ce vieux pavillon Louis XIII, à la haute toiture d’ardoises guillochée de lucarnes, et si tristement isolé au bord de cette mare encombrée de feuilles mortes, au plus profond de ces grands bois ?

Il appartenait depuis des siècles à la famille de Hauthère, et le père du marquis actuel l’avait transformé en maison de garde au moment des chasses on y logeait les invités, qui n’avaient pu trouver place au château.

Ça avait été mon cas ; dès mon arrivée en gare, une carriole de ferme m’avait cueilli, moi, ma valise et mon inévitable nécessaire, et par les cépées humides m’avait emmené, tout secoué des cahots