Aller au contenu

Page:Lorrain, Jean - Sonyeuse, 1891.djvu/115

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

dans cet isolé et si bizarrement morose pavillon des Bois, je me suis demandé si je n’avais pas, (la vie a des hasards) pénétré malgré moi dans quelque affreux mystère, si je n’avais pas été mêlé, une nuit d’entre mes nuits, à quelque drame d’Au delà !

Et puis… dans le trouble de mes souvenirs d’hier, mais qui déjà m’apparaissent lointains et reculés, oh ! si lointains déjà… j’avais oublié de dire. Le matin de ma terrible nuit visionnaire qu’avais-je trouvé, en rôdant par la chambre, sur le marbre poudreux d’une des consoles, une rose, une pâle rose blanche, toute lourde de pluie, aux pétales humides, à longue tige, souple, dépouillée d’épines, dormant dans la poussière et dans la poussière l’empreinte de cinq doigts… Cette fleur et cette empreinte, qui les avait mises là ?