Page:Lorrain, Jean - Sonyeuse, 1891.djvu/157

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— N’y êtes-vous pas, vous ?

— Oh moi !

— Allons, prenez mon bras et venez vous remettre.

D’un regard Inotey m’avait cloué à ma place ; elle avait pris son bras et, causant, chuchotant comme deux amis de vieille date, je les voyais s’enfoncer dans la foule et pénétrer dans la galerie du buffet.

C’était évidemment une rencontre imprévue après une longue absence, une de ces rencontres fécondes en aveux réciproques et en histoires interminables, car il y avait bien une heure que j’arpentais le couloir à bout de patience et d’attente, quand Inotey me touchait l’épaule et, souriant, ravi : « Tu te fais vieux, pauvre ami… me voilà.

— Le fait est que tu y as mis le temps… Pas expéditive, la dame ?

— Chut.

— Oh ! tu sais, moi, je la trouve mauvaise.

— Oui, mais quand tu sauras, quand tu sauras…

— Oui, mais je ne sais rien.