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Page:Lorrain, Jean - Sonyeuse, 1891.djvu/160

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la fois écœurés et pourtant amusés par les cris d’outarde et les entrechats d’une grosse laitière à poitrine velue, gigotant et minaudant vis-à-vis d’un superbe garde-française, moustache en flamme de punch, le bas ventre et les jambes moulés dans une adéquate culotte de peau de daim ; racaille salariée de bals publics, plus ou moins inscrite au bureau de la police des mœurs, mais parfois divertissante dans le cynisme de ses ébats. À un coup d’éventail effleurant son épaule, Inotey se retournait à côté de moi ; le domino de satin noir, toujours impénétrable, se tenait derrière nous ; un autre domino l’accompagnait, noir également, mais moins leste et de moins haute allure, la femme de chambre. Cette fois le domino n’avait plus peur, ses yeux même riaient dans ses dentelles, provocateurs et impudents du bout de son éventail elle désignait le clodoche en garde-française et son regard, appuyé sur celui de Inotey, posait un point d’interrogation muette. Inotey souriait et lui chuchotait la vérité… sans doute, car le domino avait un oh railleur derrière un subit déploiement d’éventail : il n’en revenait pas