Page:Lorrain, Jean - Sonyeuse, 1891.djvu/182

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place, l’aborderez carrément et lui direz ce qu’il en est, la vraie vérité, quoi ! qu’elle seule peut me tirer de là. Elle n’a qu’à venir dévider son jars chez le curieux ou devant le commissaire, Mais le voudra-t-elle, arnaude comme elle est ? En tout cas, monsieur Inotey, ne la forcez pas, expliquez-lui bien la chose, mais ne la violentez pas… si elle voulait pas… hé bien, Auguste s’en passerait : son secret est à elle, à cette femme, et je voudrais pas qu’il lui arrivât du mal à cause de moi. »

J’avais saisi la main de Lebarroil « Et où cela le rendez-vous ?

— Demain soir de sept à huit, nous devions dîner ensemble, au coin de l’avenue Bosquet, auprès du pont de l’Alma, station des omnibus Pont de l’Alma-Bastille ; oh, vous la reconnaitrez facilement, toujours en noir, très simple, mais chic, mince avec de la gorge, une taille d’actrice de grand théâtre, une jolie mourre toute pâle avec des grands quinquets, deux yeux flambants et doux, qui lui mangent la figure… et puis vous la reconnaîtrez à son air, l’air d’une femme qui attend et à sa bouche donc, et il se frappait subi-