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Page:Lorrain, Jean - Sonyeuse, 1891.djvu/183

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tement le front, elle a une bouche comme personne, des lèvres rouges, rouges comme du sang.

— C’était la femme d’hier ?

— Oui, le domino de cette nuit, mon inconnue ; mais, faisait Inotey en regardant à sa montre, le temps passe, abrégeons.

Le lendemain, vers sept heures et demie, je faisais arrêter mon fiacre un peu avant la station du pont de l’Alma et là, je n’avais pas besoin d’un long examen pour reconnaitre debout, sur le seuil du bureau d’omnibus, prête à ouvrir son parapluie contre l’ondée battante, la femme signalée la veille,

À défaut de ses étranges yeux noirs et de la tache sanglante de sa bouche, son air préoccupé la désignait assez à mon attention. J’entrai dans le bureau et me plaçant derrière elle : « Madame, lui murmurai-je très bas, mais très distinctement, à l’oreille, Auguste Lebarroil, le lutteur de la place de l’Étoile, ne viendra pas ce soir au rendez-vous que vous lui avez donné ici. » Elle s’était retournée avec un indicible effroi de toute la physionomie. « Monsieur, je ne comprends pas… je ne » vou-