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Page:Lorrain, Jean - Sonyeuse, 1891.djvu/192

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tey ! » par là, tout ce qu’il y a de plus banal et de moins recueilli devant cette grande tragédie de la mort. Écœuré, je m’étais mis dehors sur le trottoir, renonçant même à entrevoir quoique chose entre les créneaux des têtes et des épaules, quand, à un mouvement se produisant dans la foule et me bousculant jusque sur la chaussée, je m’insurgeais et élevais à la fois et ma canne et la voix : deux femmes essayant de se faufiler chez notre marchand de vins causaient tout cet émoi ; c’était à qui se presserait et s’écraserait les coudes au lieu de leur livrer passage : « C’est la maîtresse du condamné, chuchotait-on autour de moi. — Madame Sabattier ? — Non, l’autre, la femme du monde. »

Intrigué, je m’avançai à mon tour. Trop tard. La femme touchait enfin au port. J’arrivai juste pour voir l’ondulation noire de sa robe serpenter et disparaître.

— Qu’est-ce que cette femme ? demandai-je avisant Adnie le journaliste.

— Ah oui, la dame en noir, la dame aux cinq louis de location de fenêtre… un vrai revenu, que