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Page:Lorrain, Jean - Sonyeuse, 1891.djvu/209

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véritable ; Sarlys, qui s’obstine et s’exténue chaque nuit à interpréter, accompagner et faire valoir ses œuvres ; Sarlys et la marquise de Mercœur, sa sœur, autre Égrégore, elle aussi, dans son genre, mais inconsciente encore du rôle fratricide qu’elle joue dans cette aventure meurtrière.

— Assez intéressante, cette petite histoire… mais les preuves !

— Les preuves… que vous faut-il de plus ! La passion irraisonnée, subite et déroulante de Sarlys, ce clubmann, ce sportsman musclé et viveur, pour le talent alambiqué de ce Barythine, ce Polonais inconnu, de noblesse et fortune obscures, le trop joli et trop jeune Hermann Barythine, cet être énigmatique et rien moins qu’inquiétant avec son sexe trouble et son âge équivoque.

— Alors l’Égrégore…

— Ne s’attaque qu’à son sexe… et tout différemment que la goule, l’incube ou le vampire ; leur œuvre maléficieuse, à ceux-là, s’explique d’elle-même ; c’est sous leurs baisers, sous le feu maudit de leurs savantes caresses qu’ils font fondre, comme cire, la chair et la santé des vivants ;