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Page:Lorrain, Jean - Sonyeuse, 1891.djvu/222

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ni le comte ni la comtesse n’ont sourcillé ; mais essaye un peu de te présenter maintenant rue Murillo : « Madame la comtesse est sortie, » voilà l’éternelle réponse où tu heurteras désormais tes visites. Un congé silencieux et sans appel, mon cher. Oh ! le comte te saluera toujours dans la rue, il se plaindra même de ne plus te voir. « Comme vous vous faites rare, mon ami. Ma femme devient d’un mondain ; impossible de mettre la main sur elle ; elle vit dehors maintenant. » Quant au marquis, il forcera la note aimable. Hier, au foyer, il m’a parlé de toi ; il te trouve du talent, et le marquis ne lit jamais que la Revue des Deux Mondes, et encore les articles de Broglie et de Taine. Très mauvais signe cela. Quand Moreux dit du bien de quelqu’un, c’est qu’il va l’exécuter sous peu ; il se garde à carreau ; très malin, de Moreux. Mais tu restes là ébahi avec des yeux grands comme des tasses ; il ne se doute pas de ce qu’il a fait. Viens, entrons chez Weber. Je vais t’expliquer l’énormité de ton cas. Quelle chance tu as de n’être pas du club, tu aurais eu certainement une affaire, pour peu que tu