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Page:Lorrain, Jean - Sonyeuse, 1891.djvu/228

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Comment la domesticité de Manehaustein avait-elle laissé monter cette femme ? Le nom de Mme de Nauretale n’en circulait pas moins le lendemain aux Tuileries, et de là dans Paris.

Ce qui ne l’empêchait nullement six mois après de prendre (oh ! cela presque publiquement) et d’afficher un autre amant, Max de Firieu, un petit ragot sec et nerveux, aux allures de sous-off et de première force aux armes ; lequel, provoqué presque aussitôt par Nauretale, clouait cette fois le cher mari pour six mois sur son lit, à la suite de cinq pouces de fer délicatement insinués dans les côtes.

Nauretale faillit y rester. Ces six mois de convalescence, la comtesse les passa au chevet de son mari offrant, installée là dans la chambre du malade, l’exemple édifiant du modèle des épouses le soir même du duel, elle avait d’ailleurs congédié ce maladroit de Firieu, qui ne se douta jamais avoir servi la plus féroce et la plus féminine des vengeances, et ce ne fut qu’après le complet rétablissement du comte que Mme de Nauretale daignait enfin accepter les hommages de Moreux, un ado-