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Page:Lorrain, Jean - Sonyeuse, 1891.djvu/229

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rateur évincé depuis le commencement de son mariage, et qui venait de sauver la fortune des Nauretale, compromise après la mort du duc, de ce pauvre Morny, si fatal à tant d’autres.

Voilà, mon cher, résumée en trois mots l’histoire du ménage Nauretale.

Quand je t’aurais dit que le baron de Smorfsen, le bel attaché d’ambassade suédois, est le sosie traits pour traits, mais à crier : « C’est lui, au revenant ! » sosie à s’y méprendre de ce pauvre Manehaustein, que c’est Manehaustein à vingt-cinq ans, tel que nous l’avons connu, ou du moins tel que je l’ai connu en 66, que nous croisons depuis un mois en saluant Smorfsen sur le boulevard, tu t’expliqueras peut-être pourquoi les Nauretale ont quitté leur loge une heure après la représentation d’hier, pourquoi toutes les lorgnettes de la salle d’hier se sont posées sur le front que voilà, pourquoi le marquis de Moreux me faisait au foyer ton éloge et pourquoi mon ami Delseaux ne sera plus reçu à l’hôtel Nauretale.

Tu as rappelé à la femme qu’elle avait une tache de sang à sa robe et un cadavre sur le cœur ; au