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Page:Lorrain, Jean - Sonyeuse, 1891.djvu/233

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L’AMANT DES POITRINAIRES

« Tiens, encore une nouvelle ! » faisait un élégant habit noir installé devant moi aux fauteuils d’orchestre, à la seconde de la pièce de Legendre, et, souriant dans ses moustaches, il braquait sa jumelle sur une première loge de côté, où venait d’entrer une longue et svelte jeune femme, toute pâle dans une exquise toilette de tulle bleu-pâle qui la faisait plus pâle encore.

C’était au milieu du second acte, l’acte de la chapelle, quand le seigneur Claudio, sourcils contractés, la main sur la poignée de son épée, invective et Léonato et la candide Héro dans la fameuse apostrophe shakespearienne :

Garde ta fille, elle est trop chère !

Toute prise qu’était la salle et par le dramatique de la scène et par le brillanté de ces costumes de