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Page:Lorrain, Jean - Sonyeuse, 1891.djvu/5

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SONYEUSE !


À mon ami Gérard.

SOIRS DE PROVINCE

Dans la petite ville de l’Ouest, où j’aime aller tous les ans passer la dernière quinzaine d’octobre et vivre là, dans la grisaille des souvenirs, la vie assoupie et presque éteinte des petites villes de province ; entre tant d’anciennes demeures comme à jamais défuntes et murées de silence avec leurs volets clos, une m’attire et me retient entre toutes avec l’obsession d’un regret : et pourtant ce n’est ni la maison familiale, devenue aujourd’hui l’étude du notaire, la maison familiale avec les bons naguères de l’enfance et de l’âme encore neuve, et les douces soirées à la tiède chaleur de la lampe et des feux de charbon ; ni la maison familiale, ni le vieil hôtel patricien de Neymont, se décalquant