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Page:Lorrain, Jean - Sonyeuse, 1891.djvu/7

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l’abri des rafales de l’ouest et des rumeurs du port, dans le quartier dévot des couvents et des églises, tout assourdi de carillons.

Bâti sur l’emplacement d’un ancien cloître d’Annonciades, au fond d’un de ces grands jardins de boulingrins et de quinconces, comme on n’en voit qu’en province, même par les temps maussades du littoral où le ciel est toujours gros de nuages et de grains, il rayonnait comme d’une gaieté au fond de sa grande avenue de marronniers, ce pavillon de Sonyeuse, du nom de son propriétaire, le marquis de Sonyeuse qui ne l’habitait pas d’ailleurs, le marquis de Sonyeuse, une des plus grandes fortunes foncières de la province, noblesse d’épée devenue noblesse de robe et président du tribunal de Rouen, où les Sonyeuse vivaient de père en fils depuis deux siècles.

Quel caprice ou quelle ordonnance de la Faculté, prescrivant à une des frêles jeunes femmes de la famille l’air réconfortant de la mer, avait jeté cette élégante architecture Louis XIII, briques roses aux lourds entablements de pierre, dans ce