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Page:Lorrain, Jean - Sonyeuse, 1891.djvu/84

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derrière le grand mur qui forme le côté droit de la rue des Venelles, à Avranches, comme un autre moins grand mur en forme tout le côté gauche (un singulier couloir d’ailleurs que cette rue des Venelles, dont le corps de logis, où je fus introduit, un grand bâtiment sans fenêtres sur la rue à la porte abritée sous un auvent d’ardoises, est l’unique maison apparente du moins) ; non, certes, ce que je ne m’attendais pas à trouver dans cette étrange et aveugle demeure, c’est l’attendrissante et navrante aventure d’amour, comme embaumée de regrets, de respect et de larmes, que j’entendis une heure après raconter tout au long au bras de mon nouvel et très bon vieil ami.

Car nous fûmes bons amis et tout de suite, quoique je ne ressemblasse pas tant à mon père. « Ce cher Hector, oh ! cela, pas du tout, s’écria-t-il avec un désappointement très touchant et très comique, presque en colère de me trouver ainsi, le pauvre homme, les bras croisés sur sa poitrine étroite de petit vieux mécontent et rageur. Aussi ne m’aurait-il jamais reconnu… ce qui, en admettant une ressemblance qui m’était refusée, hélas !