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Page:Loti - L’Horreur allemande, 1918.djvu/235

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vents aux fenêtres, même des petits rideaux, — et c’est leur œuvre, à elles. Les exilés, qu’elles ont fait avertir, reviennent petit à petit et se réinstallent. Je vois du reste qu’elles connaissent tout le monde, et qu’elles appellent par leur prénom les enfants qui s’empressent à leur rencontre.

Une quantité de bonnes femmes sont là, dans ces maisonnettes si vite réparées, des mères de famille, assises avec leurs enfants autour des fourneaux que les fées leur ont donnés et où leur dîner est en train de cuire. Dans toutes les chambres, il y a des lits de fer, bien propres, bien neufs, et de gentils meubles de bois blanc.

— Ce qui nous donne le plus de peine à remplacer, me disent-elles, ce sont les vitres ; après ces deux ou trois années de bombardement, on n’en trouve plus à cent lieues à la ronde ; aussi, regardez, nous n’en mettons que deux par fenêtre ; les autres, nous les remplaçons par ces toiles gommées, qui sont transparentes. Et on n’y voit pas trop mal comme ça, n’est-ce pas, ma bonne dame ? demandent-elles à une maman qui raccommode des bas.