Aller au contenu

Page:Loti - L’Horreur allemande, 1918.djvu/47

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

amicale, et qu’on en finisse, en les laissant garder ce qu’ils ont de pris et s’en aller, impunis de tant d’insultes et de tant de crimes ! Songer qu’il y a des journaux à Paris où depuis quelque temps on ose écrire : « C’est regrettable certes, mais c’est la guerre. La guerre est toujours comme ça, vous savez, et chacun en ferait autant. » Oh ! monstrueux blasphème ! Nous a-t-on jamais vus, nous, malgré les excès inséparables, hélas ! des batailles, nous a-t-on, jamais vus faire rien d’approchant ! Pour juger les différences profondes de nos races, il aurait suffi d’aller à Pékin, il y a une quinzaine d’années, quand toute l’Europe avait prétendu y promener — bien lamentablement, je le reconnais — le « flambeau de la civilisation ». En conquérants, nous avions divisé la Ville Céleste et les provinces alentour en secteurs dévolus chacun à l’une des nations alliées. Or, dans le secteur français, la paix régnait, les Chinois menaient tranquillement leur vie normale ; nos soldats les aidaient même à leurs travaux de culture et recueillaient leurs petits orphelins abandonnés. Dans le secteur allemand, au contraire,