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Page:Loti - L’Horreur allemande, 1918.djvu/46

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cher !… Il n’y a pas de mots pour rendre l’horreur de tout cela, qui est d’une invraisemblance et d’une insanité de cauchemar, pas de mots pour dire l’indignation furieuse qui vous monte au cœur, le dégoût, la rage et le besoin de vengeance !… De propos délibéré, sans provocation aucune, toute cette basse humanité prussienne est venue faire ça chez nous ! Et ces ruines encore ne sont rien ; non, le plus irréparable de son œuvre, c’est, dans la terre de tant et tant de cimetières nouveaux, ces amas de cadavres qui débordent. Oh ! bien basse et hors la loi, cette humanité-là, qui, sur un signe de son maître, est arrivée avec sa mitraille trop savante, ses ignobles liquides enflammés et ses immondes gaz de mort, pour faucher en masse nos fils, nos frères, toute notre belle jeunesse de France ! Or, si on la laisse reprendre le souffle prêt à lui manquer, cette humanité allemande, on sait qu’elle recommencera demain, qu’elle fera même pire, car elle a la tuerie dans l’âme, comme d’autres y ont l’honneur… Et songer qu’il y a des Français, ou des soi-disant tels, pour vouloir que l’on tende à ces Boches une main