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Page:Loti - L’Horreur allemande, 1918.djvu/58

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d’hui, hélas ! tous les Parisiens ont dû s’y habituer, mais le cri le plus horrible qui reste dans ma mémoire est toujours celui de Dunkerque.

L’alerte a été courte. Les gentils oiseaux boches ont pris la fuite. Tout est redevenu calme et silencieux, comme pour fêter le beau soleil qui se lève. Il y a seulement çà et là, sous les décombres encore pantelants, des gens qui sont morts, d’autres qui râlent, des femmes, des vieillards, de Pauvres tout petits dans des berceaux, — et c’est là une de ces nouvelles formes de guerre inaugurées par la haute culture allemande.


Je comptais passer mon dimanche à visiter les D. C. A. d’alentour, (En français, D. C. A., cela se dit défenses contre avions.) Mais un cycliste arrive de Belgique m’apportant une enveloppe timbrée aux armes des souverains martyrs : l’audience que j’avais demandée, par ordre de mon général, à S. M. le roi Albert et que je n’attendais que pour demain, m’est accordée aujourd’hui même.

Quand j’avais fait, en 1915, par la nuit