Page:Loti - L’Horreur allemande, 1918.djvu/75

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forme morbide — avec son vieux fond de grossier mysticisme allemand, lui arrive-t-il encore de se rappeler les menaces bibliques, et d’avoir peur de la Grande Géhenne ?…

Il a fallu toute une lignée de hobereaux carnassiers, dégénérés dans le despotisme sans frein, endurcis dans l’impunité absolue, pour arriver à donner, comme suprême aboutissement, cet être de fourberie, d’impudence et de crime, qui déconcerte nos psychologies. Il est aussi incompréhensible pour nos âmes françaises que son peuple prussien, qui excelle d’une manière presque merveilleuse aux applications pratiques des sciences les plus néfastes, mais qui est demeuré ce qu’il y a sur terre de plus incurablement brutal et sauvage, tout en se figurant de bonne foi, et en se vantant, avec une puérile jactance, d’être le peuple suprême appelé à guider l’humanité dans les voies du progrès !

Leur gracieux Guillaume, au début de sa carrière, il a mérité, d’intention sinon de fait, de porter le voile noir des parricides, et toute sa race est tarée comme lui. On sait que son fils, bien que de beaucoup moindre envergure, est presque son pastiche, poussé