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Page:Loti - L’Horreur allemande, 1918.djvu/81

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religieusement fleuries, ou du fond des grands trous effroyables où il a fallu les jeter pêle-mêle, tous, grands seigneurs, bourgeois ou ouvriers, alignés là comme ils sont tombés, dans une fraternité nouvelle mais profonde, tous, ils nous crient de persévérer jusqu’à la fin victorieuse, non pour les venger, mais pour qu’au moins leurs fils ne connaissent jamais l’horreur de ces servitudes et de ces misères matérielles que l’Allemagne leur avait si laborieusement préparées.



Les neutres, les quelques neutres restés germanophiles, ah ! ce sont ceux-là, hélas ! qui jettent une ombre sur le grand tableau clair de nos prochaines délivrances ! Il en est certains qui, par l’affinité de nos races et par nos intérêts communs, semblaient les plus désignés pour marcher à nos côtés et dont la défection nous cause une stupeur plus douloureuse ; quelques-uns des leurs s’égarent même jusqu’à favoriser sournoisement la plus sournoise des formes de la guerre qui nous est faite… Disons-nous, pour