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Page:Loti - L’Horreur allemande, 1918.djvu/87

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Banque de France, ont déjà permis de faire de larges aumônes. Donc, on en demande d’autres, d’autres encore, et je suis heureux d’être le porte-parole de ces femmes si ingénieusement charitables ; elles ont trouvé un filon auquel personne n’avait pensé, elles ont comme fait sortir de la poussière nombre de beaux billets de mille francs, que çà et là elles distribuent, soit à l’Œuvre des aveugles de la guerre, soit aux Asiles de grands blessés, soit aux orphelins de nos soldats.

Oh ! je sais bien que parfois on y tient beaucoup, à ces débris que je réclame, peut-être surtout aux vieux dés d’argent ou d’or, à cause des doigts des chères aïeules mortes qui les ont portés. Mais il faut songer que nous traversons des jours inouïs, et qu’elles seraient les premières, ces aïeules, à dire : « Mais oui ! Mais je crois bien ! Vous ne sauriez nous faire plus de plaisir ! Sans perdre une minute, pour nos soldats, donnez, donnez tout ! »


« Vieux petits dés d’or et d’argent,
On vous appelle au bout du champ… »


Oui, on vous appelle ; accourez, bonnes et gentilles reliques. Au fond des vénérables