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Page:Loti - L’Horreur allemande, 1918.djvu/95

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rents dangereux, capables d’emporter des hommes, des chevaux, des attelages.

Ce fleuve une fois franchi, notre ascension commence.

Une des difficultés, — au premier aspect, insurmontables pour les Italiens, — c’est que, dans la terrible montagne à conquérir, il n’y avait pour ainsi dire pas de routes : les Autrichiens n’en voulaient pas, par crainte de la poussée libératrice qui fatalement devait un jour ou l’autre se produire. Ces routes, qui étaient indispensables pour faire tout monter, les soldats, l’artillerie, les munitions et même l’eau, ces belles routes d’aujourd’hui les assaillants ont donc été forcés de les tailler eux-mêmes, en plein roc, sous le feu de l’ennemi.

Et ils sont parvenus très promptement à résoudre ce premier problème ; aujourd’hui elles existent, ces routes en lacets qui se croisent dans toutes les directions essentielles, et, quand on songe au peu de temps qu’il a fallu pour les construire, c’est à croire quelles ont surgi par miracle.

La désolation désertique du Carso ne commence pas tout de suite, du moins du côté