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Page:Loti - La troisième jeunesse de Madame Prune, 1905.djvu/241

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des princesses étaient petites, sombres, sépulcrales, ornées de peintures effrayantes, et on se demandait comment les belles du vieux temps avaient pu, dans cette obscurité, faire leur toilette, revêtir leurs traînants atours. Mais les parcs avaient une mélancolique grandeur, avec des bouquets de cèdres centenaires, des lacs pleins de roseaux et de lotus, de vraies solitudes, presque des horizons sauvages, en pleine ville, dans l’enceinte des remparts ; les bêtes y vivaient comme dans la brousse, les hérons, les faisans, les cerfs et les biches ; — et mes deux guides me contaient que pendant la nuit les tigres, habitants obstinés des montagnes d’alentour, escaladaient les murs d’enclos pour y venir faire la chasse.



Trois ou quatre jours après mon arrivée à Séoul, notre amiral y était venu lui-même, avec d’autres officiers, pour une visite à l’Empereur. Et un soir on nous avait vus tous en grande tenue franchir le portique du palais nouveau.